De retour au pouvoir après y avoir été chassés, les Talibans continuent d’entretenir des liens d’alliance avec Al-Qaïda. Leur soutien à l’organisation terroriste devrait toutefois être plus discret qu’il y a vingt ans.De retour au pouvoir après y avoir été chassés, les Talibans continuent d’entretenir des liens d’alliance avec Al-Qaïda. Leur soutien à l’organisation terroriste devrait toutefois être plus discret qu’il y a vingt ans.
De retour au pouvoir après y avoir été chassés, les Talibans continuent d’entretenir des liens d’alliance avec Al-Qaïda. Leur soutien à l’organisation terroriste devrait toutefois être plus discret qu’il y a vingt ans.
Les talibans avaient été chassés de Kaboul il y a 20 ans pour avoir laissé Al-Qaïda préparer les attentats du 11-septembre. Désormais, ils devraient opter pour une plus grande prudence, même si leurs liens avec la centrale jihadiste restent du domaine de l’intime.
Dans leurs négociations avec les Américains, les nouveaux patrons de l’Afghanistan avaient promis de ne pas protéger les combattants d’Al-Qaïda, fondé par Oussama ben Laden et responsable du plus grand attentat jamais commis contre une puissance occidentale.
Mais cette promesse ne semblait guère convaincre qui que ce soit lundi.
D’autant que les liens entre ces deux branches de l’islamisme ultra radical puisent dans l’histoire ancienne. Les pères de Sirajuddin Haqqani et du Mollah Yaqoubi, tous deux cadres supérieurs des talibans, étaient liés avec Ben Laden. Le leader taliban, Haibatullah Akhundzada, avait été pour sa part couvert d’éloges et qualifié d' »émir des fidèles » par le chef d’Al-Qaïda Ayman al-Zawahiri au moment de sa nomination en 2016.
Edmund Fitton-Brown, le coordinateur de l’équipe des Nations unies chargée de la surveillance du groupe Etat islamique, d’Al-Qaïda et des talibans, en était arrivé en février dernier à la même conclusion : « nous pensons que la haute direction d’Al-Qaïda est toujours sous protection des talibans », déclarait-il à la chaîne de télévision américaine NBC.
Pour autant, la nature précise de leurs liens dans les mois à venir restent à définir. Les talibans ne peuvent se permettre la même erreur qu’il y a 20 ans, au risque de s’exposer à de violentes représailles occidentales, voire de se couper de la Chine et de la Russie, qui devraient tous deux reconnaître rapidement le nouveau régime.
Et l’organisation fondée par Ben Laden s’est elle aussi considérablement transformée au cours de ces deux décennies. Très décentralisée, elle a essaimé dans de nombreux pays du globe, du continent africain à l’Asie du sud-est en passant par le Moyen-Orient. Au prix d’un affaiblissement majeur de l’autorité de sa centrale, mais en y gagnant agilité et résilience.
Sa présence en Afghanistan sera donc nécessairement plus clandestine, moins officielle, pronostique Aymenn Jawad Al-Tamimi, un chercheur du programme sur l’extrémisme de l’université George Washington. « Je ne pense pas que les talibans les laisseront ouvrir des camps d’entraînement qui pourraient être détectés de l’extérieur et faire l’objet de bombardements », estime-t-il.
Les nouveaux maîtres de Kaboul, précise l’Irakien, pourraient vouloir adopter une politique similaire à celle dont est accusée Téhéran « en maintenant des dirigeants d’Al-Qaïda en résidence surveillée, tout en leur laissant une marge de manoeuvre pour communiquer avec les filiales à l’étranger ».
À tout le moins, la rapidité avec laquelle ils ont balayé l’ancien pouvoir afghan témoigne à la fois de leur force face à l’ancien régime afghan, mais aussi des insuffisances occidentales dans la lecture des événements. De quoi envisager leurs difficultés futures lorsqu’il s’agira de frapper Al-Qaïda, regrette Michael Rubin.
Une nouvelle donne va donc s’imposer dans l’ensemble du pays. L’organisation qui a conçu les attentats du 11-septembre 2001, et que les experts décrivent comme actuellement incapable de frapper massivement en Occident, peut désormais rêver de se reconstituer.