Selon une nouvelle étude, si vous avez le nez congestionné et toutes vos dents, vos éternuements, et donc vos gouttelettes, voyagent près de 60 % plus loin que les autres.
Dans notre réalité complexe, beaucoup de facteurs entrent en jeu dans la probabilité d’être infecté par le SARS-CoV-2. C’est l’idée derrière la métaphore de l’emmental : chaque mesure barrière réduit les trous dans le fromage, ce qui signifie que chacune d’entre elles diminue la probabilité d’être infecté par le virus. Une récente étude publiée dans le journal Physic of Fluids conduite par des chercheurs du Département de génie mécanique et aérospatial, suggère trois nouveaux facteurs qui augmentent cette probabilité d’infection : avoir le nez congestionné, avoir toutes ses dents et avoir une salive « fine ».
Pour réaliser cette étude, les scientifiques ont utilisé une modélisation 3D et des simulations numériques pour recréer quatre personnes avec des caractéristiques nasale et buccale différentes : dentition complète et nez dégagé, dentition incomplète et nez dégagé, dentition incomplète et nez congestionné, et enfin dentition complète et nez congestionné. Lorsqu’ils ont effectué les simulations, les gouttelettes de salive étaient plus nombreuses (+300 %) et allaient plus loin (+60 %) chez les personnes avec un nez congestionné.
Cela peut s’expliquer par la mécanique des fluides. En effet, un nez dégagé fournit un chemin, en plus de la bouche, pour que l’éternuement sorte. Mais lorsque le nez des gens est congestionné, la zone de sortie de l’éternuement est restreinte, ce qui entraîne une augmentation de la vitesse des gouttelettes d’éternuement expulsées de la bouche. De même, les dents restreignent également la zone de sortie de l’éternuement et font augmenter la vitesse des gouttelettes.
Les investigateurs ont aussi simulé une caractéristique physiologique en plus des caractéristiques anatomiques citées précédemment : la texture de la salive. Selon les simulations, une salive plus épaisse se traduit par un risque réduit de transmission de 47 %. Pourquoi ? Car, comparée à son homologue, la salive fine, elle retombe plus vite sur le sol et forme des aérosols infectieux moins longtemps.
Les auteurs sont assez enthousiastes par rapport à leur découverte : « Il s’agit de la première étude qui vise à comprendre le pourquoi sous-jacent de la distance parcourue par les éternuements », affirme Michael Kinzel, coauteur de l’étude. Ils espèrent prochainement pouvoir réaliser des essais dans des conditions cliniques pour pouvoir comparer les résultats à ceux obtenus grâce à leur simulation.
Ce qu’il faut retenir
- Des chercheurs ont simulé l’effet de différentes caractéristiques physiologiques et anatomiques sur la projection et le nombre de gouttelettes.
- Avoir le nez congestionné, toutes ses dents et une salive fine sont des caractéristiques qui accroissent la propagation des gouttelettes infectieuses.
- Les auteurs de l’étude souhaitent réaliser des essais dans des conditions cliniques pour les comparer aux résultats obtenus par la simulation.
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