Le gouvernement haïtien a sollicité, depuis octobre 2022, une intervention militaire étrangère pour résoudre le problème de l’insécurité qui ronge le pays depuis des lustres. Depuis, les États-Unis et le Canada qui se sont appropriés le dossier, tournent en rond. En intensifiant leurs visites dans le pays « pour presque rien », visiblement les États-Unis se moquent du Gouvernement alors que les gangs armés terrorisent la population quotidiennement, poussant des écoles à fermer leurs portes.
Au départ, le Canada et les États-Unis s’étaient pourtant montrés apparemment déterminés à aider Haïti à lutter contre l’insécurité grandissante qui le paralyse. Pour commencer, ils ont sanctionné des personnalités politiques et des hommes influents du secteur privé des affaires pour leur implication dans le trafic de la drogue, d’armes et de munitions, pour leur connivence avec les bandits entre autres. Les biens de ces sanctionnés sont gelés et ils ne sont plus habilités à fouler le sol des deux pays.
Mais jusqu’à présent rien n’est concrètement fait, les bandits continuent d’imposer leur loi et la population civile, la grande victime, est toujours aux abois. En tout et pour tout, les États-Unis et le Canada font du surplace.
Pour sa énième visite en Haïti, le secrétaire adjoint aux affaires hémisphériques des États-Unis, M. Brian A. Nichols a fait savoir que son pays s’engage à soutenir le gouvernement de facto haïtien en vue d’apporter une solution à la situation sécuritaire qui s’envenime un peu plus chaque jour. Le refrain d’une chanson qui ne donne plus espoir.
« Les États-Unis sont toujours engagés à soutenir le gouvernement haïtien à améliorer la sécurité du pays », a martelé le diplomate américain en fin de séjour en Haïti, jeudi.
De son côté, le Canada se dit incapable d’aider Haïti par rapport à sa mobilisation aux côtés de l’Ukraine et de l’OTAN en guerre contre la Russie. C’est qu’a indiqué le chef d’état-major de la Défense canadien, le Général Wayne Eyere.
Intervention d’une armée étrangère en Haïti, le Gouvernement d’Ariel Henry peut encore rêver. Dans l’intervalle, comme par un effet domino, les écoles ferment leurs portes les unes après les autres face à la menace croissante des bandits. L’économie haïtienne s’est effondrée et la situation est intenable. Que faire ? La réponse à cette question demeure aujourd’hui encore un mystère.
Richardson Bigot