L’assassinat des sept policiers par les bandits de Savien n’est pas sans effet. Non seulement toute la population s’est montrée encore une fois indignée, mais des policiers ont également exprimé leur colère après le meurtre de leurs frères d’armes dont les corps sont gardés par le camp ennemi. Aux Gonaïves, suite à ce drame, des policiers en colère ont procédé, avec fracas, à la libération de quelques-uns de leurs confrères incarcérés. Une situation qui a provoqué des tumultes dans la prison. Quatorze (14) personnes sont tuées, onze (11) se sont évadés et 491 sont encore en détention, répartis en quatre cent soixante-quatorze (474) hommes, seize (16) femmes et une mineure de seize ans, selon ce qu’a indiqué le commissaire du gouvernement près le parquet de cette juridiction. Après cette journée de panique, des hommes détenus ont violé collectivement des prisonnières. Des organisations de droits humains sont montées au créneau pour dénoncer ce viol collectif, exigeant justice et réparation pour les femmes détenues victimes.

Viol collectif, ce n’est pas la première fois qu’une telle situation s’est produite à la prison civile des Gonaïves. Une dizaine de femmes ont été déjà violées en 2019 dans ces mêmes conditions.

En effet, en détention dans des conditions infrahumaines, 17 prisonnières viennent d’être victimes de viol collectif aux Gonaïves après la tentative d’évasion provoquée par la mort des 7 policiers à Liancourt. Face à cette violation flagrante des droits humains, des organisations de défense de droit de l’homme dans le département de l’Artibonite se sont exprimées pour dénoncer et exiger que justice et réparation soient rendues aux victimes.

Pour sa part, Me Michelet Dorgiles, avocat au barreau des Gonaïves, défenseur des droits humains et Coordonnateur national de MEDHA, a responsabilisé les dirigeants haïtiens qui, dit-il, ne sont pas à la hauteur de la tâche qui leur est confiée.
L’homme de loi s’en prend aux autorités haïtiennes qui préfèrent alimenter les bandes armées au détriment de la population.

Au passage, Me Dorgiles appelle les policiers au calme, à la désobéissance aux ordres manifestement injustes du haut état-major de la PNH. Il demande également à la population de soutenir ces agents de police qui se sacrifient pour leur sécurité.
« Qui s’attaque à nos policiers, s’attaque à toute la population, volons au secours de nos policiers », a-t-il conclu.

Face à ces viols collectifs à répétition, Mme Louisette Vertilus, coordonnatrice de la plateforme des femmes organisées de l’Artibonite (PLAFODA), n’a pas caché sa désillusion. En conférence de presse, Mme Vertilus, militante de droits humains, a exigé la construction d’un autre centre d’incarcération pour les femmes victimes de viol à chaque tentative d’évasion.

« Ils ont violé dix-sept (17) détenues dont une mineure de 16, une femme qui vient de mettre au monde un bébé au cours du mois de janvier, une femme des huit (8) mois de grossesse et une femme qui a été déjà violée en 2019 vient d’être encore violée », s’est lamentée la militante.

La coordinatrice de PLAFODA appelle la société civile, la Presse, les citoyens honnêtes et les dirigeants responsables à faire un faisceau pour voler au secours de ces victimes.

Richarson Bigot

Richardsonwiltesbigot@gmail.com