Pour le diplomate américain, le docteur Henry, le PHTK et les États-unis se partagent la responsabilité dans la débâcle du pays et ne peuvent pas faire partie de la solution à la crise haïtienne. Daniel Foote, révèle aussi que l’actuel Premier ministre Ariel Henry serait favorable à l’idée de tirer sa révérence si le peuple haïtien l’exigeait. Décryptage, Luckson Saint-Vil, notre correspondant permanent aux USA.
M. Foote a fait cette révélation, lors d’une rencontre avec les membres de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants aux Etats-Unis, jeudi 7 octobre 2021.
C’était une audience très animée, dirigée par le Président de la Commission des Affaires Étrangères, Gregory Meeks. Pendant plus d’une heure, l’ancien envoyé spécial a répondu aux questions des 10 parlementaires américains participant à cette rencontre.
Comme il l’avait déjà fait dans sa lettre de démission, Daniel Foote a, une fois de plus, critiqué la politique qu’exerce l’administration américaine en Haïti. Devant les 10 parlementaires qui ont assisté à cette rencontre par visio-conférence, l’ancien envoyé spécial des Etats-unis en Haïti a taclé à nouveau le gouvernement américain, pour son soutien voué à Ariel Henry comme Premier ministre.
Pour Daniel Foote, l’actuel Chef du gouvernement et la structure PHTK jouent dans la même cour. Le parti de l’ex Président Michel Martelly, souligne M. Foote, a grandement contribué à mettre Haïti là où elle est aujourd’hui. « Ariel Henry ne peut pas faire partie de la solution… », soutient le diplomate. Dans ses explications, M. Foote a également dénoncé la politisation de la police haïtienne au cours des quatre dernières années. « Des personnalités politiques sont arrivées et ont développé des liens avec les gangs, qui font la loi à Port-au-Prince et même à Pétion-ville », a indiqué le diplomate américain.
Toutefois, M. Foote révèle que le PM Henry serait prêt à se retirer, dans ce contexte politique difficile. « Ariel Henry m’a dit qu’il était prêt à jeter l’éponge, si le pays l’exigeait », a rapporté l’ancien envoyé spéciale, soulignant n’avoir aucun problème personnel avec le Chef de la Primature. Toutefois, pour Daniel Foote, changer le gouvernement dans le contexte actuel en Haïti, serait un risque.
Plus loin, le diplomate américain a souligné que malgré le soutien des Etats-Unis, Ariel Henry ne pourra pas rester à la tête du gouvernement. « Je ne crois pas qu’il va survivre. Non ! », a dit Daniel Foote, qui appuie l’idée du fusionnement des accords, ce qui pour lui, peut aboutir à une solution haïtienne à la crise.
Selon M. Foote, Haïti n’aura jamais de stabilité, si le peuple ne peut pas choisir librement ses dirigeants. « Il n’y aura jamais d’élections propres à 100% en Haïti. Les Américains ont choisi Michel Martelly. Ils ont fait la même chose pour Jovenel Moïse. Haïti n’a pas besoin de Présidents corrompus et de politiciens cités dans les Pandora Papers… », conclut M. Foote, espérant que les États-Unis cesseront de soutenir le gouvernement Henry.