Quand le Centre Culturel Caraïbes fait renaître l’espoir en Haïti

En ce mois d’août 2023, rien ne va presque plus en Haïti. La crise multidimensionnelle et structurelle que connait notre société depuis quelque temps a plongé notre pays dans la désolation.

Pourtant, quelque part à la rue Chavannes, cette rue perpendiculaire à la rue Capois menant tout droit à l’immortel Carrefour Feuilles, l’espoir est en train de renaître à Port-au-Prince à travers le Centre Culturel Caraïbes (CCC).

En effet, le Centre Culturel Caraïbes est une bonne nouvelle pour Haïti. Hormis la participation de la sélection nationale masculine et féminine à des compétitions internationales qui nous a rempli de ferveur et qui nous a fait vibrer ; sans oublier la tournée triomphale de Zafèm en Haïti cet été, la construction d’un Centre Culturel en plein cœur d’un Port-au-Prince quasi Moribond, fait partie des rares bonnes nouvelles de ces dernières semaines.

“il est évident que la direction du Groupe Caraïbes a voulu placer la naissance du Centre Culturel Caraïbes sous le signe de l’histoire, de la pérennité et de la grandeur”, nous a confié le PDG du Groupe Caraïbes, M. Patrick Moussignac lors de l’inauguration au 74e anniversaire de la Radio Caraïbes.

Désormais, le symbolisme du 14 juin est multiple. Il s’agit de célébrer non seulement la longévité de la Radio Caraïbes, mais aussi de marquer la naissance d’un projet novateur, moderne, inclusif et formateur qu’est le Centre Culturel Caraïbes.

Dans un contexte sécuritaire décadent, le Centre culturel Caraïbes est un refuge, un espace de médiation sociale et culturelle où des centaines de jeunes, issus pour la plupart de milieux défavorisés, peuvent se rencontrer pour débattre dans un cadre convivial, comme c’est le cas tous les mardi à Café Philo ou pour assister à un concert de Néhémie Bastien, un hommage mérité pour Tropicana d’Haïti, ou encore pour simuler des séances de discussion portant sur des projets de lois spécifiques dans un parlement fictif à partir de jeux de rôles comme parlementaires dans un hémicycle bondé, en présence de leurs parents submergés de fierté.

Par ailleurs, le Centre Culturel Caraïbes tient régulièrement des débats télévisés sur des sujets d’actualité et sur des thématiques relevant de l’intérêt général.

À ce titre, en collaboration avec la Fédération Haïtienne de Débat, le Centre Culturel Caraïbes a organisé récemment un grand concours de débats contradictoires autour du programme “Humanitarian Parole” (programme Biden). La grande finale de ce concours opposant l’Université Quisqueya et la Faculté de droit et des Sciences Économies de L’UEH a été retransmise en temps réel sur tous les réseaux du Groupe Caraïbes. La modération a été assurée brillamment par un certain d’Angelo Neard, au sommet de son art.

Il fallait voir ces jeunes étudiants, talentueux, bien mis dans leur tenue protocolaire, maniant la rhétorique à la perfection, tout en touchant le fond du problème, c’est-à-dire, la complexité du fait migratoire et ces diverses conséquences sur les migrants, leur pays d’origine et d’accueil.

Si vous avez suivi ce débat, vous ne pouvez pas désespérer d’Haïti.

Pour terminer, derrière le succès précoce de ce Multimédia qu’est le Centre culturel de la rue Chavannes, il y a des professionnels consciencieux qui fournissent un travail de qualité comme M. John Boisguene qui gère le réseau informatique du CCC. Par son travail, le centre permet aux Haïtiens vivant à l’étranger de participer activement par Skype, notamment à ses activités.

Dans un contexte où des ressources humaines qualifiées sont à l’extérieur du pays, un centre culturel qui ne donne pas la parole également aux Haïtiens du “dehors” est appelé à échouer, nous a avoué Monsieur Moussignac.

Il est important de souligner le travail remarquable que réalisent les deux managers du Centre Culturel, à savoir les infatigables M. Louis Real et M. Max Ferlor.

Pour Patrick Moussignac, le Centre Culturel Caraïbes est déjà tourné vers l’avenir. Malgré le contexte difficile, il faut constamment se projeter dans des lendemains meilleurs, nous a-t-il dit.

Ainsi, dans un avenir proche le CCC devra se doter, entre autres, d’une bibliothèque moderne et sera disponible pour recevoir des évènements culturels de toutes tendances et de tous horizons.

Du forum des quartiers à la grande clôture de jeux de correspondance, de la projection d’un nouveau film, en passant par la représentation d’une pièce de théâtre, jusqu’au au concert d’artistes Haïtiens et étrangers les plus distingués, le Centre Culturel Caraïbes, avec sa capacité de 500 places assises, se veut être une référence pour la culture Haïtienne.

L’objectif c’est de faire du CCC une institution culturelle autonome, rattachée au Groupe Caraïbes avec un agenda culturel, social, transversal et civique.

Richenel Ostine