Prix Nobel de la Paix 2025 : on ne s’est pas TRUMPÉ !

Quand la nouvelle est tombée, ce vendredi 10 octobre 2025, elle a eu l’effet d’un souffle clair dans un monde saturé de bruit. Maria Corina Machado vient d’être sacrée Prix Nobel de la Paix 2025 (https://www.nobelprize.org). Et, pour une fois, on peut dire sans hésiter : on ne s’est pas TRUMPÉ. Ce prix n’a rien d’un geste symbolique ou diplomatique. Il récompense une femme debout, une militante que rien n’a réussi à faire taire, pas même la peur. Elle est l’élément nécessaire à la bonne santé de toute démocratie – L’opposition éclairée. Machado a porté la voix du Venezuela dans les ténèbres, refusé la résignation, défendu la liberté au milieu du danger. Son combat, c’est celui de toutes celles et ceux qui croient que la paix n’est pas un mot doux, mais une endurance, une sueur, une lutte.
Ce choix du comité Nobel a valeur de message. Il dit que la paix n’est pas une mise en scène, qu’elle n’a pas besoin d’un téléprompteur, ni de slogans vendus à coups de conférences. Il dit qu’elle n’a pas le visage des hommes qui s’inventent artisans de réconciliation pour briller sous les projecteurs. Parce qu’il faut le dire clairement : depuis quelques années, le monde frôle le ridicule en laissant croire que Donald Trump pourrait un jour incarner cette idée. L’homme du vacarme, des murs, des tweets belliqueux, a cru qu’il suffisait de négocier un cessez-le-feu pour mériter la paix. Il a cru qu’on pouvait s’auto-canoniser faiseur de paix comme on vend une marque de parfum. Et certains, dans leur fascination du spectacle, ont presque failli y croire. Heureusement, le comité Nobel, cette fois, ne s’est pas TRUMPÉ.
Ce mot-jeu n’est pas anodin. Parce que se faire TRUMPÉ, c’est précisément confondre la paix avec la posture. C’est oublier que la paix ne s’improvise pas en conférence de presse, qu’elle se construit au ras du sol, dans le quotidien des peuples. Machado, elle, n’a pas promis la paix : elle l’a vécue en résistance. Elle a fait face à la persécution, à la censure, à l’humiliation. Et elle a choisi la parole, pas la vengeance. Elle incarne ce que le Nobel avait peut-être perdu depuis un moment : la sobriété du courage.
Ce qui rend cette récompense encore plus juste, c’est qu’elle arrive après des années de confusion où le comité Nobel lui-même s’était parfois TRUMPÉ. On se souvient du cas d’Obama, honoré dès son entrée à la Maison Blanche — récompensé non pour ce qu’il avait fait, mais pour ce qu’on espérait qu’il ferait. L’intention était noble, mais le symbole s’est fissuré à mesure que les drones parlaient plus fort que les discours. Depuis, on guette chaque choix du Nobel comme un test moral : qui célèbre-t-on vraiment ? L’icône ou le sacrifice ?
En offrant ce prix à Maria Corina Machado, le comité redonne à la paix son visage humain. Un visage marqué par la fatigue, mais illuminé par la conviction. Ce prix ne flatte pas le pouvoir, il rend hommage à la persévérance. Et nous, citoyens du monde, respirons un peu mieux : parce que pour une fois, la paix ne s’est pas travestie en show. Pour une fois, le Nobel n’a pas cédé à la tentation du bruit. Oui, cette fois, on ne s’est pas TRUMPÉ.
Ricardo Tcardo Nicolas


