Une 2ᵉ cohorte pour l’École De Droit de Jérémie (EDJER).

Lundi 25 novembre, sous la voûte sobre mais chaleureuse de l’Alliance française de Jérémie, une centaine d’universitaires et responsables communautaires, ont répondu à l’appel de l’avenir : l’intégration officielle de la deuxième cohorte de l’École de Droit de Jérémie. En un instant, le hall de l’Alliance s’est transformé en un berceau d’espérance, des visages jeunes, curieux, un souffle collectif de volonté, un moment qui symbolise la renaissance d’un rêve longtemps suspendu.
Cette école, fondée en 1969 par décret présidentiel sous le régime de François Duvalier, avait fermé ses portes peu de temps plus tard, emportée dans le tumulte des années difficiles. Mais le 7 avril 2025, la communauté de Jérémie a osé le pari de la réouverture de l’EDJER. Un pari porté par la détermination d’un homme : le doyen Ernso Francisco Pétion. C’est lui qui, par une mobilisation tenace, a su rallier les forces locales, mobiliser des ressources, créer les conditions pour que cette école de droit renaisse de ses cendres. Lundi, en présence de notables, l’assemblée a célébré non seulement l’entrée de nouveaux étudiants, mais aussi le triomphe d’un engagement collectif pour l’éducation.
Dans son allocution, le doyen Pétion a rappelé combien cette relance a tenu, au début, à la seule force de la volonté. Professeurs et personnel administratif ont accepté de servir bénévolement, conscients que, dans le contexte haïtien, les salaires de professeurs et cadres de l’éducation, n’avaient rien d’un luxe. L’esprit de sacrifice, l’amour du savoir, la foi en un avenir meilleur pour Jérémie ont suffi. Cette nouvelle promotion, selon lui, n’est pas seulement un groupe d’étudiants : c’est un élan vital pour la commune, une chance pour les familles, un espoir pour la jeunesse, un pari sur le long terme pour la région.

Cette intégration n’est pas un simple événement : elle marque le retour à la vie d’une institution presque mythique, longtemps absente, aujourd’hui pleine de promesses. Elle rétablit pour Jérémie un accès concret à l’enseignement, dans un moment où de nombreuses écoles publiques peinent, dans la Grand’Anse comme ailleurs, à maintenir le personnel enseignant.
Quand le crépuscule est tombé sur la ville des Poètes, l’Alliance française s’est vidée, mais les voix, les rêves, les espoirs, eux, sont restés. Ils résonnent dans les rues de Jérémie, dans les maisons, sur le chemin des amoureux du savoir. L’EDJER renaît. Et avec elle, la conviction que l’éducation est, plus que jamais, une question de dignité, de mémoire et d’avenir.
Ricardo Tcardo Nicolas

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