Un an de mission, un an d’échec pour la MMS impuissante face aux gangs
L’ancien Premier ministre Ariel Henry a pris les rênes du pouvoir après l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021. Alors que son gouvernement se trouvait dans l’incapacité de fournir des résultats concrets, notamment dans la lutte contre le banditisme, il a fait appel à la communauté internationale pour l’envoi d’une force multinationale en soutien à la Police nationale d’Haïti. Ariel Henry n’a malheureusement pas été témoin de l’arrivée de cette force en juin 2024 ; c’est le Conseil présidentiel de transition (CPT) qui a accueilli les contingents des différents pays membres de cette mission multinationale.
Haïti n’en est pas à sa première mission internationale pour le rétablissement de la paix. Même si certains croient dur comme fer qu’elles ont toutes échoué, cela n’empêche pas d’autres forces de fouler à nouveau le sol haïtien pour prendre part à des missions qu’elles ne pourront jamais remplir correctement.
Un premier contingent kenyan est arrivé au pays le 26 juin 2024, et les citoyens s’attendaient à ce que les bandits soient traqués. Douze mois plus tard, la situation s’est empirée. Davantage de territoires sont contrôlés par des bandits, les pertes en vies humaines se multiplient, et l’État devient de plus en plus inexistant.
Selon plus d’un, les terroristes de la coalition “Viv Ansanm” sont devenus plus puissants, et les frontières se sont transformées en véritables passoires, facilitant l’arrivée des armes et munitions aux gangs.
Les policiers kényans ont dénoncé la mauvaise qualité des véhicules blindés, parfois touchés par des projectiles lors des opérations. Ils se sont montrés très réticents à accompagner la Police nationale lors d’opérations musclées dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince ou dans l’Artibonite. Trois d’entre eux ont été tués au cours des interventions.
Les dernières opérations ont été menées par la Police nationale, tandis que les Kényans attendent encore de nouveaux équipements adéquats. Dans la foulée, le président kényan William Ruto menace de retirer ses troupes, estimant que la communauté internationale n’a pas respecté ses engagements.
Un an après, le bilan est plutôt médiocre et la situation continue de se détériorer. Les bandits imposent toujours leur loi, les routes nationales restent sous leur contrôle. Le peuple, à bout de souffle, ne sait plus à quel saint se vouer, tandis que nos autorités se battent encore pour le maintien au pouvoir.
Richarson Bigot









