Des obsèques émouvantes pour Wanderson Zamy, assassiné il y a deux semaines

Les funérailles de Wanderson Zamy ont été célébrées ce mercredi 27 août 2025, en l’église Saint-Pierre de Pétion-Ville. La cérémonie, conduite par le clergé et la chorale de la paroisse Sacré-Cœur de Turgeau, a rassemblé une foule immense. Jeunes, camarades de la 56ᵉ promotion du collège Canado-Haïtien, proches et personnalités s’y sont pressés, inconsolables face à la perte brutale de ce jeune homme de 19 ans.

Wanderson Zamy, basketteur prometteur et créateur de contenus sur TikTok, n’aura pas eu le temps de découvrir les résultats de son baccalauréat. Une balle a brisé son destin, effacé ses rêves et plongé sa famille dans le deuil. Sa mère, qui espérait être témoin de ses réussites futures, pleure aujourd’hui un fils arraché trop tôt à son affection.

Dans son homélie, le révérend père Arsène Jasmin a dressé le portrait d’un jeune engagé au service de Dieu. Baptisé, communié et enfant de chœur, Wanderson servait son église avec amour et passion. Le prêtre a exprimé son immense regret de voir tant de jeunes en Haïti mourir avant même d’avoir commencé à vivre.

La sœur du défunt et un camarade de classe ont, à leur tour, rendu hommage à ce jeune qui aimait la vie, qui rêvait de réussite et qui voulait faire honneur à sa famille.

Wanderson a été tué d’une balle alors qu’il empruntait la route de Delmas 83. Ce jour-là, des agents de sécurité du ministère de l’Éducation nationale ont ouvert le feu sur une manifestation d’enseignants stagiaires qui réclamaient leur intégration dans le système. Il s’agit d’un crime de trop, qui révolte une fois de plus la population haïtienne.

Une marche pacifique avait d’ailleurs été organisée le 21 août dernier pour lui rendre hommage. On y célébrait la mémoire de ce jeune basketteur talentueux, bachelier en devenir, qui s’apprêtait à franchir le seuil de l’université.

Aujourd’hui, Wanderson Zamy retourne à la poussière. Mais derrière lui, c’est tout un peuple qui continue d’enterrer ses enfants, victimes des balles assassines, dans une république où, trop souvent, seules prospèrent la criminalité, la corruption, l’emprise des gangs et les manœuvres politiques pour préserver le pouvoir au détriment du peuple.

Richardson Bigot
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