Première édition de “Ayiti VodouFest” : un coup d’essai, un coup de maître
La Radio Télévision Caraïbes (RTVC), en partenariat avec le Centre Culturel Caraïbes (CCC), vient de signer un véritable exploit culturel : la première édition du “Ayiti VodouFest”, le plus grand événement jamais organisé autour de la célébration du vodou en Haïti.
Du 31 octobre au 9 novembre 2025, le public haïtien et les vodouisants en particulier ont vibré au rythme d’une série de spectacles captivants, entre le Centre Culturel Brésil-Haïti (CCBH) et le El Rancho Convention Center.
Placée sous le thème évocateur « Mete limyè sou lavi », cette première édition a célébré, avec éclat, les traditions spirituelles, populaires et artistiques du pays à l’occasion de la fête des Guédés, pilier de la culture haïtienne.
Une immersion totale dans l’univers du vodou
Pendant dix jours, le Centre Culturel Brésil-Haïti s’est transformé en un haut lieu de communion artistique et spirituelle. Sur scène, une brochette d’artistes et de groupes parmi les plus inspirés du moment ont défilé : Titi Congo, Fameuse Maude, Ti Koko Wanganeges, Zikiki, Mirka, Adjamile, Kath Jean Charles, Ralph Valery Alfred, Joël Acoustique… Autant de talents qui ont fait vibrer le public, soir après soir, dans une ambiance à la fois mystique et festive.
Une clôture en apothéose à El Rancho
Pour la grande finale, le Centre de Convention El Rancho a revêtu ses plus beaux atours. Décor, lumières, mise en scène, costumes : tout a été minutieusement orchestré pour offrir un spectacle grandiose.
En ouverture, DJ Wayne a électrisé la salle avec des mixes inspirés de la profonde discographie du vodou haïtien, faisant danser le public avant même le lever de rideau.
Puis, la scène s’est enflammée avec Titi Congo, véritable révélation de la soirée, qui a offert une performance d’une intensité rare, saluée comme l’une des plus vibrantes vitrines de la culture vodou contemporaine.
Le groupe Nanm Vodou, connu pour son énergie scénique et ses chorégraphies envoûtantes, a poursuivi dans la même veine, mêlant ferveur spirituelle et expression artistique. Chaque interaction avec le public résonnait comme une célébration de l’identité haïtienne.
Et quand Erol Josué est monté sur scène, le temps s’est suspendu : plus qu’un artiste, il a livré une performance initiatique, à la fois poétique et sacrée — un hommage vivant aux racines ancestrales et aux forces invisibles qui fondent la nation haïtienne.
Enfin, pour conclure en beauté, le légendaire groupe Boukman Eksperyans a fait résonner les hymnes d’une génération entière. Le public, conquis, a repris à l’unisson les refrains de ce monument du patrimoine musical haïtien. Une communion parfaite entre mémoire, musique et spiritualité.
Une absence remarquée, un symbole fort
Seule ombre au tableau : l’absence regrettée du groupe RAM, contraint d’annuler sa participation en raison de difficultés logistiques après une prestation à Jacmel. Un manque qui n’a pourtant pas terni l’éclat de cette première édition unanimement saluée.
Un acte fondateur pour la valorisation du vodou
Au-delà de la fête, “Ayiti VodouFest” se veut une démarche de réhabilitation et de valorisation du vodou comme patrimoine culturel immatériel d’Haïti, bien au-delà des préjugés historiques.
« Ce festival, c’est une manière de dire au monde que le vodou n’est pas une superstition, mais une force vive, une mémoire collective, une identité »,
a déclaré Max Ferlor Jean, directeur artistique et grand architecte de l’événement.
Déjà, les organisateurs annoncent la deuxième édition pour novembre 2026, promettant une programmation encore plus ambitieuse et inclusive.
Richarson Bigot









