Haïti : l’IDA remet en débat l’hypothèse d’une entente nationale préalable aux élections
Port-au-Prince, 27 décembre 2025 – Dans un contexte national marqué par une crise sécuritaire persistante, une instabilité politique prolongée et une défiance croissante envers les institutions, le parti Inisyativ pou Devlope Ayiti (IDA) a organisé, le samedi 27 décembre, une causerie-débat à l’Hôtel Oasis, à Port-au-Prince. L’initiative visait à ouvrir un espace de réflexion sur les perspectives politiques de l’année 2026 et sur les conditions jugées nécessaires à l’organisation d’élections crédibles en Haïti.
Devant près d’une centaine de participants, cadres politiques, militants et citoyens, les dirigeants de l’IDA ont mis en avant la nécessité d’un consensus national comme préalable à toute sortie durable de crise. Les intervenants ont notamment critiqué la multiplication des transitions politiques, estimant qu’elles ont contribué à l’affaiblissement des institutions et à la dégradation du climat sécuritaire.
Prenant la parole, le coordonnateur général du parti, Jean Michelet Simplice, a insisté sur l’importance de la formation politique des jeunes et des cadres, qu’il a présentée comme un levier central pour renforcer la crédibilité des organisations politiques et structurer le débat public. Selon lui, un parti politique moderne ne peut fonctionner sans un investissement soutenu dans le renforcement des capacités, la communication stratégique et l’encadrement institutionnel.
L’ancien sénateur Pierre Francky Exius, également cadre de l’IDA, a pour sa part défendu l’idée d’une entente nationale conditionnelle et d’une transition recentrée prioritairement sur la question sécuritaire. Il a estimé qu’en l’absence d’un consensus politique interne, les partenaires internationaux continueront d’influencer de manière déterminante l’agenda national. Selon lui, la tenue d’élections dans le contexte actuel d’insécurité généralisée ne permettrait pas de garantir un scrutin libre, honnête et crédible.
Tout en réaffirmant son attachement au retour à l’ordre constitutionnel, l’ancien parlementaire a souligné que la restauration d’un climat sécuritaire minimal constitue, à ses yeux, un préalable incontournable à toute consultation électorale. Il a également mis en garde contre les transitions à répétition, qu’il considère comme un facteur aggravant de l’instabilité politique et socioéconomique.
Au-delà des prises de position politiques, la rencontre se voulait un moment d’échanges citoyens autour de l’avenir du pays. Organisée en plein air à l’occasion des fêtes de fin d’année, l’activité a été ponctuée de prestations musicales traditionnelles et d’un buffet, dans une volonté affichée de concilier débat politique, culture et convivialité.
Cette causerie a également servi de vitrine pour présenter l’orientation et l’organisation interne de l’IDA, fondé en 2022. Les responsables du parti ont mis en avant leur structuration progressive, leur implantation territoriale et leurs actions axées sur la sensibilisation citoyenne et la formation politique. Aux côtés de Jean Michelet Simplice et de Pierre Francky Exius, figurent notamment Jacques Ambroise, secrétaire général adjoint de la formation.
À l’issue de cette activité, l’IDA a réitéré son message central : sans amélioration tangible de la sécurité, sans consensus politique élargi et sans rupture avec les pratiques jugées inefficaces des transitions antérieures, l’organisation d’élections ne saurait, selon elle, constituer une réponse durable à la crise que traverse Haïti.








