Recrudescence du kidnapping à Port-au-Prince, silence radio des autorités

Plusieurs cas de kidnapping ont été signalés dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, notamment à Delmas. Les bandits continuent d’imposer leur loi, tandis que les autorités placées à la tête de l’État se battent encore pour le maintien du pouvoir et les privilèges liés à leur fonction, mais sans aucun résultat.

Le kidnapping, ce fléau qui a appauvri la classe moyenne haïtienne, laisse encore des séquelles profondes. Des familles ont été contraintes de verser toutes leurs économies pour racheter un proche enlevé, parfois tué malgré le paiement d’une ou plusieurs rançons.

Les otages sont souvent victimes de toutes sortes de tortures et d’humiliations. Certains conservent des traumatismes durables après leur libération. Sans accompagnement psychologique, de nombreuses familles seraient doublement victimes du phénomène.

Plusieurs professionnels, entrepreneurs et citoyens ordinaires ont dû quitter le pays après avoir été eux-mêmes kidnappés ou après avoir perdu leurs ressources à racheter un proche tombé entre les mains des ravisseurs.

Le kidnapping a constitué un réseau si bien organisé et lucratif qu’il a permis aux groupes armés de mieux s’approvisionner en armes et munitions auprès de fournisseurs basés aux États-Unis, en République dominicaine, en Amérique du Sud ou dans les Caraïbes.

Incapables de neutraliser ces bandits qui terrorisent la population à leur guise, les autorités, tout comme les simples citoyens, constatent la recrudescence des cas d’enlèvement dans la capitale depuis le début de la période estivale.

Après une année au pouvoir, le Conseil présidentiel de transition (CPT) prouve son incapacité à résoudre cette crise. Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et le Directeur général de la Police nationale, Normil Rameaux, ne s’entendent toujours pas sur les modalités d’intervention, notamment sur l’utilisation des drones kamikazes. L’armée reste au service de l’exécutif, et les citoyens continuent d’être pris en étau.

Richarson Bigot
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