Stephanie Joseph et Clifford Nau, les architectes haïtiens d’un nouveau système financier
Tandis que les grandes puissances monétaires tentent de redessiner les règles du jeu à Washington, une étincelle née des racines haïtiennes est en train d’allumer un brasier d’innovation à l’échelle mondiale. Son nom : Kura. Et ses visages : Stephanie Joseph et Clifford Nau, deux cerveaux haïtiens formés à Harvard et au MIT, qui refusent de laisser la Caraïbe en marge de la transformation financière mondiale.
Dans un monde où transférer de l’argent au-delà des frontières peut encore coûter une fortune et prendre plusieurs jours, Kura propose un autre modèle : des paiements numériques internationaux, instantanés, transparents, sécurisés et sans intermédiaire bancaire, grâce à la technologie des stablecoins — des cryptomonnaies stables adossées au dollar américain, comme l’USDC. Résultat ? Des commerçants en Haïti, en République dominicaine, au Honduras ou au Guatemala peuvent être payés immédiatement. Les bénéficiaires reçoivent des fonds qu’ils peuvent dépenser sans conversion, sans friction, sans attendre.
Kura ne se contente pas de simplifier les transferts. Elle donne accès à l’économie réelle à ceux que le système traditionnel a longtemps exclus. En intégrant directement les points de vente (POS) dans son modèle, chaque transaction est traçable, chaque opération est vérifiable, et chaque dollar numérique peut être dépensé localement dès sa réception.
Et cette prouesse n’est pas passée inaperçue. L’entreprise a été finaliste du concours “Unlocking Impact” de Circle — le plus grand émetteur de stablecoins aux États-Unis. Mieux encore, Circle cite Kura en exemple dans ses rapports, soulignant la capacité de l’entreprise à réduire les coûts de transfert, accroître la transparence et stimuler la croissance économique locale grâce aux cryptomonnaies.
Ce que Kura construit, c’est un futur dans lequel les Haïtiens ne sont plus dépendants d’un système financier étranger, lent et coûteux. C’est un avenir où les jeunes entrepreneurs haïtiens peuvent se connecter à l’économie mondiale en temps réel. Un avenir où la technologie ne vient pas d’en haut, mais des entrailles d’un peuple debout.
Et c’est précisément cela qui fait de Kura bien plus qu’une entreprise : c’est un acte de souveraineté numérique, porté par deux enfants du pays qui rappellent au monde que l’excellence haïtienne n’a pas besoin de permission pour s’imposer.









